Les Phoenix à l’Ile de Ré

L’équipe 1 des Phoenix, constituée des lurons rigoureusement sélectionnés pour leur raffinement, fut appelée à revendiquer sa légendaire réputation pour la phase aller du championnat de D2 le 29 et 30 octobre, qui allait prendre place sur l’Île de Ré.

Nous mîmes donc cap à l’ouest vers le bastion des huîtres volantes par une austère soirée d’octobre, austérité qui aucunement n’altérait l’altitude débridée de notre troupe, et établîmes nos quartiers sur l’île même, dans un campement fort sympathique réservé par Adrien.

Bien que les hostilités ne commençassent qu’à 15h le lendemain, nous ne nous laissâmes point tenter par l’oisiveté à l’aube de cette fraîche matinée d’octobre ; nous nous extirpâmes ainsi tous vaillamment de nos appartements pour braver la brise côtière, et, sur la plage rocailleuse au pied du phare s’improvisa une partie de ballon rond, objet inusité que nous autres adeptes du disque sûmes manier avec plus ou moins de dextérité. Plutôt plus pour certains, et moins pour d’autres, mais nous tairons les noms. À l’issue de ce déchaînement de prouesses, on chantera pendant longtemps encore la fantastique tête plongeante et but d’Antoine.

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Les choses sérieuses se dessinèrent quand Jon nous prépara ses pâtes sauce tomate au thon et à l’ail capables de revigorer le plus frêle des ménestrels.

C’est ensuite sous les exhortations exaltées et les « hop!hop!hop! » cinglants de notre indispensable préparateur physique Ludo, que nos muscles s’échauffèrent, nos articulations se dénouèrent, notre détermination s’enhardit et que nous fûmes prêts à affronter la première équipe, le Rising Sun de Créteil.

Ce fut notre première victoire du week-end, une victoire assez large (11-4) contre une équipe légèrement moins nombreuse mais combattive, ce qui acheva de huiler la dynamique de notre groupe. J’alternai avec mon binôme Mousse, tandis que Marco et Adrien constituaient un second binôme de choc (nous y reviendrons), et que Ludo et Vivien formaient une paire délurée. Au handling, le disque était entre de bonnes mains avec Jon le capitaine aux yeux d’acier, Kao au poignet foudroyant, et Antoine à la main du diable. Sur la ligne de touche, Houcine le chef d’orchestre de cette machinerie nous prodiguaient ses stratégies.

Après que j’eus mendié quelques pièces pour acheter un café qui mettrait fin à la torpeur dans laquelle je plongeai entre les deux matchs, nous fîmes face aux Zérogènes de Plaisir, spécialistes de la zone. Le combat fut acharné mais loyal, nous rendîmes point pour point jusqu’au cap. Tout se joua à l’ultime action, et nous enlevâmes une seconde victoire dans l’euphorie.

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C’est donc en vainqueurs que nous rentrâmes festoyer dans une baraque hospitalière servant palanquée de poissonailles et autres cuistances. Seul ombrage passager à notre humeur festive, l’incrédulité de nos autres compagnons Phoenix à propos de nos victoires ne fut que momentanée. Après cette soirée passée à faire mariner Adrien et Marco avec un petit divertissement casse-tête, le délassement procuré par nos couches confortables tomba à point nommé.

La matinée du lendemain, teintée d’un café dilué, commença par un match contre les Frisbeurs nantais. Nous tînmes tête jusqu’à 2 – 2, mais quelques erreurs de notre part leur accordèrent l’avantage. C’est avec fierté que j’appelai mon premier « strip », mais hélas! cette équipe extrêmement solide physiquement et techniquement nous accula dans nos limites. Malgré la défaite, nous pûmes assurer un score honorable de 7 – 12.

Fi! Nous conservâmes notre concentration, et abordâmes la seconde rencontre contre les rennais de Mr. Friz. Cette équipe qui nous avait paru précipitée et impulsive dans leur match précédent fit montre de coriacité et nous décontenança en nous devançant de quatre points au score final (6-10). Ce fut donc une issue frustrante pour ce match où les quelques contacts furent cordialement réglés, mais où nous eûmes le sentiment d’avoir manqué de lucidité.

La dernière rencontre nous opposa aux autochtones de l’île, les Red Flying Oysters. Le match fut tendu. Notre plongeur préféré Marco établit sans conteste le record des atterrissages les plus sonores, dans un effort, se justifia-t-il ensuite, pour préserver sa cheville, mais nous ne doutions pas qu’il s’agissait d’une technique spéciale d’intimidation. Les contacts, entre joueurs cette fois, furent plus violents lors de ce match, ce qui donna lieu à quelques discussions. À l’issue de cet affrontement intense, nous encaissâmes une défaite par 2 points d’écart.

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L’amertume de ces matchs de la journée, qui pourtant accrochés se soldèrent en défaite, fit place à un bilan constructif. Bientôt les vestiaires résonnèrent au son de « Zizicoptère », « Véronica », et « On va la foutre au fond » des hymnes d’un lyrisme ingénu.

La clôture de ces 2 jours de compétition fut sans doute notre défaite la plus cuisante, lorsque notre tentative d’aller quérir des glaces aux huîtres sur le port dut avorter face à la foule de badauds, trop nombreux en quête de la même denrée.

Signé Guillaume, le Chéri des Phoenix

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